Skeurma : “Je cherche toujours à essayer de nouveaux flows”
Rencontre avec Maxime, alias Skeurma, un rappeur indépendant de la banlieue sud de Paris qui s’est construit tout seul.
Quand as-tu commencé la musique ? Et pourquoi ?
J’ai commencé la musique fin 2013, j’ai toujours fait du skate et l’art urbain m’a toujours inspiré. J’écoutais du Nas, Snoop dogg, Dr. Dre, Heltah Skeltah, Company Flow… et beaucoup de rap français. Fin 2013, on se rend au Petit Bain pour un concert de Caballero en première partie pour son album Laisse Nous Faire Vol.1 et Lomepal avec Cette foutue perle. Ce soir-là je passe un moment incroyable et j’ai juste envie de faire du rap, je me mets donc à écrire mes premiers textes.
Peux-tu nous décrire la création type d’une de tes chansons ?
J’écoute énormément de productions différentes, quand il y en a une qui me marque, je commence à écrire, et je passe sur 3/4 productions différentes pour le même texte. Généralement, une fois le texte écrit, je pars sur une production totalement à l’opposé de sur quoi j’ai écrit mon texte, je cherche toujours à innover. Sinon j’écris sur mesure quand j’ai une production où je suis sûr d’enregistrer dessus.
Quel est le “but” de tes musiques, y a-t-il un message en particulier que tu souhaites transmettre ?
Je fais de la musique car je suis passionné de musique depuis toujours, je ne vis pas un jour sans musique. Je veux immerger les gens dans mon monde ou plutôt notre monde (South Suburb) plutôt particulier et très hip hop. Après, tout dépend, je peux parler de ma vie, faire de l’égotrip histoire de poser ses c******* sur la table, et aussi partager mes souffrances.
Pourquoi ce nom de scène ? Qu’est-ce qu’il représente ?
À la base, je fais du graffiti, et mon premier blaze était “Mask” car je m’appelle Maxime et c’était la version abrégée Maks qui donnais Mask en inversant le S et le K. Dans le graff on peut souvent rajouter un “er” à la fin de n’importe quel blaze donc : Masker, Maskerrr, MaskerOne bref t’as capté. De Masker je suis arrivé à Skerma et je trouvais ça plus cool de rajouter un U pour bien prononcer le Skeurma !
Où te vois-tu dans 10 ans ?
J’aime vivre un peu au jour le jour, je ne sais même pas où je serai la semaine prochaine !

J’ai vu que tu faisais partie d’un collectif nommé “South Suburb”, qu’est-ce que ça signifie ?
Yes, South Suburb gang ! Qui veut dire Banlieue Sud, on vient tous du 91 donc ça nous représente bien. À la base c’est LMT mais on a eu quelques problèmes avec le graffiti donc on a changé en STS (South Suburb) pour le côté artistique légal 😉
Est-ce que vous ne faites que du rap ?
Non, South Suburb c’est un crew où l’on retrouve de tout : rap, graffiti, skate, photos, graphisme, tattoo, dessins…
Comment définirais-tu ton style musical ?
Atypique ? Enfin j’essaye. Innovant, je cherche toujours à essayer de nouveau flow…
Qu’est ce qui t’inspire pour écrire tes textes ?
Ma vie, mes potes, ce qui m’entoure.
Vous pouvez suivre les actualités de Skeurma sur son Instagram
Interview réalisée par Romane Sorus
Articles liés

Orelsan et “Yoroï” : un nouvel art de se raconter
Avec Yoroï, Orelsan dépasse la musique pour façonner un univers cinématographique dense et personnel. L’artiste brouille les frontières entre fiction et réalité pour mieux se réinventer. Un tournant qui redéfinit sa place dans la culture contemporaine. Un peu plus...

“Détail d’un vase grec à figures rouges”, du théâtre déconstruit à l’Athénée
Ce spectacle n’est pas un spectacle. Ou peut-être que si ? En tout cas, ce n’est pas un spectacle. Inscrits avec humour dans une démarche de déconstruction de la représentation théâtrale, Flavien Bellec, Étienne Blanc, Clémence Boissé et Solal Forte...

L’adaptation du conte “Poil de Carotte” à l’Athénée Théâtre
À rebours d’une adaptation littérale du conte cruel de Jules Renard, Poil de Carotte, le trio Flavien Bellec, Étienne Blanc et Solal Forte s’appuie sur l’expérience de l’humiliation portée par le roman pour déconstruire la représentation théâtrale. Entre geste...





